Non à la guerre ! Un autre monde, un monde de paix, de justice, d’égalité et de solidarité, est possible !

«  Ils haïssent ce qu’ils voient dans cette assemblée, un gouvernement démocratiquement élu. Leurs dirigeants se désignent eux-mêmes. Ils haïssent nos libertés : notre liberté religieuse, notre liberté de parole, notre liberté de voter et de nous réunir, d’être en désaccord les uns avec les autres. »

George W. Bush devant le Congrès états-unien le 24 septembre 2001

« Les actes commis vendredi soir à Paris et près du Stade de France, sont des actes de guerre. […] Ils constituent une agression contre notre pays, contre ses valeurs, contre sa jeunesse, contre son mode de vie. Ils sont le fait d’une armée djihadiste, le groupe Daech qui nous combat parce que la France est un pays de liberté, parce que nous sommes la patrie des Droits de l’Homme. »

François Hollande devant le Parlement français réuni en congrès le 16 novembre 2015

 

Au cours des cinq dernières années, de la Libye à la Syrie en passant par le Mali, l’impérialisme français a activement pris part à la nouvelle phase de la « guerre contre le terrorisme » lancée en 2001 par les Etats-Unis d’Amérique. Au-delà de la surenchère rhétorique, le choix du gouvernement Hollande-Valls d’ « intensifier » cette politique guerrière suite aux attentats du 13 novembre appelle une réponse alternative, anti-guerre et altermondialiste, tout aussi déterminée de la part des forces de gauche qui se revendiquent du meilleur des traditions anti-impérialistes et internationalistes.

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La tribune du jour : « Au Front de gauche, on prend les mêmes et on recommence ! »

Une tribune en forme de petit pavé dans la mare de la gauche radicale blanche, co-écrite et co-signée avec des camarades du Front de gauche.

Attention, c’est chô…

 

Régionales : au Front de gauche, on prend les mêmes et on recommence !

Par Fethi Chouder, Adjoint au maire (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis) , Heger Ben Djemaa, Sympathisante (Chelles, Seine-et-Marne) , Assia Benziane, Adjointe au maire (Fontenay-sous-Bois), militante féministe , Pauline MacEachran, Sympathisante (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , Sofia Manseri, Conseillère municipale, militante citoyenne féministe et antiraciste (Gennevilliers, Hauts-de-Seine) , Madjid Messaoudene, Conseiller municipal délégué (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , Danièle Obono, Militante afro-féministe et altermondialiste (Paris, XIXe arrondissement) , Mounir Othman, Sympathisant (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) et Raphaële Serreau, Conseillère municipale (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) — Liberation.fr, 9 novembre 2015 à 20:06
Augmentation constante de l’abstention, chute de l’engagement dans les partis, défiance à l’égard du politique… Les analyses et les constats s’accumulent depuis des décennies mais rien n’y fait. Le système politique français continue de s’arc-bouter sur ses privilèges, qui en font la chasse gardée d’hommes blancs, plutôt âgés, appartenant aux classes moyennes supérieures. Si ce «communautarisme» des dominants n’étonne guère à droite, il a de quoi surprendre à gauche, quand cette dernière se prévaut encore d’idéaux révolutionnaires et émancipateurs. Certes, cette gauche-là n’est pas non plus la plus grandement représentée aujourd’hui sur l’échiquier politique… Mais raison de plus ! On sait le gouvernement Valls-Hollande et la direction du PS vendus liquette, corps et âme au néolibéralisme. EELV, qui a pu, un temps, présenter une approche un tantinet différente et novatrice, s’est embourbé dans ses contradictions internes. Quant au Front de gauche, n’en parlons même pas. Ou plutôt si, parlons-en justement !

Une belle idée au départ. Un bon programme : «l’humain d’abord». Une bonne stratégie : unité, autonomie et mobilisation citoyenne. Un réel début de dynamique militante et citoyenne, avec même un petit écho dans les quartiers populaires. Cinq ans plus tard, le rassemblement est resté un cartel d’organisations de plus en plus étriqué, maintenu sans grand enthousiasme sous respiration artificielle, et à qui l’on tente péniblement de redonner vie à l’occasion des échéances électorales. Le spectacle donné au cours des négociations pour les prochaines élections régionales est de ce point de vue particulièrement édifiant. Discussions dominées par la défense égoïste d’intérêts d’appareils, mise de côté de l’implication locale et citoyenne, mise au placard de nos revendications pour changer les pratiques et «faire de la politique autrement»… Résultat : divisions régionales, absence de lisibilité nationale, renouvellement et diversification de la représentation quasi proches de zéro.

Bien sûr, nous savons qu’aucune institution politique, économique, sociale ou culturelle n’est véritablement représentative de la France d’aujourd’hui dans toutes ses diversités. Et le Front de gauche n’a jamais fait exception. Des réunions de direction aux bancs du Parlement, ses élu-e-s et dirigeant-e-s ressemblent peu ou prou à celles et ceux des autres partis : majoritairement blanc-he-s, relativement âgé-e-s et CSP +. Tout ceci résulte de choix politiques (ou en l’occurrence de non-choix) et du refus (au mieux inconscient mais tenace) de laisser émerger de nouvelles générations. Les prochaines élections régionales seront un nouvel acte manqué, un de plus.

Ainsi, en Ile-de-France, deux des têtes de liste n’habitent pas dans le département dans lequel elles se présentent. Elles sont donc «parachutées». Deux sont déjà élues à d’autres mandats et donc potentiellement cumulardes, toutes sont membres des partis du cartel, et toutes sont blanches. Comment ces pratiques politiciennes, que nous ne pouvons que condamner, sont-elles encore possibles à gauche ? En 2015 ? Dans une région au tissu associatif dynamique, à la population jeune et si riche de sa diversité culturelle ? L’Ile-de-France serait-elle devenue, du jour au lendemain, une région «de race blanche», sans jeunes, sans classes populaires ? Dans une interview à l’AFP en février, Memona Hintermann, journaliste membre du CSA, déclarait que «les télés ont peur de montrer des Noirs et des Arabes». Visiblement, en tête de liste, le Front de gauche aussi. Il aurait pourtant plutôt intérêt à méditer les paroles d’Edouard Glissant et de Patrick Chamoiseau : «Nous sommes sur la même yole. Personne ne saurait se sauver seul. Aucune société, aucune économie. Aucune langue n’est, sans le concert des autres. Aucune culture, aucune civilisation n’atteint à la plénitude sans relation aux autres.»

Plus de trente ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, et dix ans après les révoltes des quartiers populaires, il y a quelques jours, la Marche de la dignité et contre le racisme, à laquelle ont appelé les principales forces du Front de gauche (PCF, PG, Ensemble), réclamait justement le respect des quartiers populaires dans toutes ses composantes. Malgré les luttes contre le racisme d’Etat, les discriminations et les inégalités n’y ont jamais cessé. Parce que, précisément, rien n’a changé. La situation s’est même aggravée. La politique du PS, dans la lignée de celle d’une certaine droite raciste décomplexée, l’a fait empirer et a alimenté la montée du FN. Et la gauche radicale n’a ni su ni voulu s’adresser à, représenter, et encore moins s’allier à ces mouvements de toutes les couleurs.

Antonio Gramsci disait que « la crise consiste justement dans le fait que le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » . Aujourd’hui, à gauche, la vieille politique qui se meurt doit accepter de faire place à la nouvelle, qui s’invente notamment dans les mouvements alternatifs et autonomes pour pouvoir vaincre les monstres que nous avons laissés prospérer. Faire place, en notre sein, à l’égalité réelle, incarner l’idéal républicain à travers notamment une meilleure représentativité. Faire «place au peuple», à tout le peuple. Le temps nous est compté.